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 changer le monde par le bas ?

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Nuclear☼Rambo




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MessageSujet: changer le monde par le bas ?   changer le monde par le bas ? EmptyLun 24 Fév 2014, 21:30

 Vers un nouveau monde > Vers un nouveau monde


Changer le monde par le bas


Par Laurent Testot
Mis à jour le 28/11/2013
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Article issu du numéro 
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Des millions de citoyens ordinaires s’emploient à bâtir un futur meilleur. 
La journaliste Bénédicte Manier est 
partie à leur rencontre.
Chacun d’entre nous est-il en mesure d’améliorer le monde ? La journaliste Bénédicte Manier (1) estime que oui. Sans s’embarrasser de théories, elle est partie à la rencontre de ceux qui se mobilisent contre les atteintes environnementales, le sous-développement ou la subordination des femmes… Des expériences instructives qui voient les citoyens réinvestir, in fine, le politique afin de lui donner localement sens.


Eau et politique

L’auteure commence son odyssée par le problème de l’accès à l’eau. Selon la Banque mondiale, la moitié de l’humanité est menacée par le manque d’eau à l’horizon 2025. La synergie entre désertification, urbanisation et agri­culture ultraproductive mais gourmande en ressources hydrauliques aboutit à l’épuisement des réserves naturelles. En Inde, alors que 95 % de la population avait accès à l’eau en 2005, cette proportion s’est réduite à 66 % en 2009. Pourtant, une expérience menée au Rajasthan montre qu’il est possible d’inverser le processus.

Dans le district d’Alwar, près de Jaipur, « si ce n’étaient les charrettes tirées par des dromadaires, on se croirait en Normandie : la terre humide est fraîchement labourée, les champs sont verts et entourés d’arbres. Rien à voir avec les étendues de poussière du reste de la région. » Cette abondance n’a rien d’un miracle, elle a pour origine la volonté de Rajendra Singh, fonctionnaire de santé muté en 1985 dans cette région. S’alarmant de la malnutrition infantile, conséquence de mauvaises récoltes entraînées par la progression du désert, il décide de relancer la construction des jobads, bassins de terre gérés collectivement utilisés depuis le XIIIe siècle, mais négligés depuis les années 1950, pour recueillir les eaux de ruissellement et les laisser s’infiltrer dans le sol. R. Singh mobilise des centaines de volontaires, planifie les chantiers, mobilise la mémoire des anciens pour qu’ils retrouvent les trajets de l’eau. Un quart de siècle plus tard, le résultat est là : 700 000 habitants, répartis dans un millier de villages, ont désormais accès à l’eau, et les nappes aquifères se sont remplies en l’espace de quelques moussons. Cinq rivières asséchées se sont remises à couler. La malnutrition, qui en Inde affecte au premier chef les paysans, a disparu. Surtout, l’eau est gérée démocratiquement, dans des conseils transcendant les divisions politiques, de caste et de sexe – une exception en Inde, où le statut des femmes est ordinairement peu enviable. Le tout s’est accompli sur la base des seuls savoir-faire locaux.

Des expériences similaires existent, ailleurs en Inde, dans le Sahel africain et même dans le Colorado. Elles passent toutes par une réappropriation citoyenne de l’eau. B. Manier, enchaînant les exemples, montre que l’eau et la politique sont consubstantielles. L’accès à l’eau est un droit humain, or son contrôle tend à être, en logique libérale, confié à des opérateurs privés. En Bolivie, la lutte pour l’eau, contre les multinationales, a été à l’origine d’un puissant mouvement politique. En Europe, les approvisionnements en eau gérés par des structures publiques se montrent souvent plus performants et moins chers que ceux confiés au privé.


Des coopératives 
contre la crise

Prolongeant les exemples, B. Manier évoque les coopératives, qui représentent aujourd’hui 100 millions de salariés dans le monde, soit plus que les multinationales. Aux États-Unis, elles représentent 42 % de la distribution d’énergie. Historiquement, ces structures sont souvent apparues en réaction à des crises. L’Organisation internationale du travail (OIT), souligne-t-elle, relève ainsi que ces structures sont en moyenne plus résilientes aux crises que les grandes entreprises : « Les résultats du groupe John Lewis, par exemple, défient la crise : en 2010, cette chaîne de distribution qui appartient à ses employés a accru ses ventes de 10 %, a créé 4 100 emplois (…) ; le système de retraite maison, abondé par l’entreprise, est excédentaire. » En France comme en Argentine, des coopératives de salariés reprenant des entreprises en faillite ont prouvé à plusieurs reprises que des structures non productives aux yeux des grands groupes pouvaient se maintenir et même croître, en changeant de logique et d’échelle. Les coopératives françaises emploient 1 million de personnes et connaissent une croissance soutenue depuis une décennie.

Bien d’autres exemples, tels les circuits courts et locavores (teikei, Amap…) de production agricole, les réseaux de crédit entre particuliers, les jardins urbains et communautaires développés dans de grandes villes d’Amérique du Nord pour les revitaliser, comme à Detroit ravagée par la désindustrialisation, émaillent cette chronique mondiale de la reprise en main du futur par les citoyens. Conclusion ? La lutte contre la montée des inégalités ou les atteintes environnementales passe souvent par le politique, mais celui-ci doit s’exercer tant à l’échelle globale (États, organisations internationales…) que locale pour être effectif. Et c’est là une des conditions pour rendre possible un autre monde.
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NOTES
1. 
Bénédicte ManierUn million de révolutions tranquilles. Travail, argent, habitat, santé, environnement… Comment les citoyens changent le monde, Les liens qui libèrent, 2012.



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Dark VadoƦ

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MessageSujet: Re: changer le monde par le bas ?   changer le monde par le bas ? EmptyMar 25 Fév 2014, 22:46

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